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Aller à la table de négociations avec les Américains et conclure une paix des braves.- Par Béchir Fall

Une analyse toute personnelle et objective des conséquences de l’agression d’Israël contre la république d’Iran

Une situation géopolitique complexe découle de l’agression d’Israël contre l’Iran. Les États occidentaux, à la tête desquels trônent les États-Unis soutiens inconditionnels d’Israël et prêts à lui apporter un soutien armé massif comme toujours. Ainsi que les autres puissances européennes dont la France avec sa position hypocrite arguant qu’Israel a le droit de se défendre en oubliant que c’est justement l’État sioniste qui attaque et agresse l’Iran.

En face, l’Iran se sent hélas bien seul. Pourtant, ce grand pays bénéficie du soutien théorique de la Russie, elle-même empêtrée dans le bourbier d’une guerre qui l’affaiblit contre une Ukraine agressée. Poutine fait cependant appel aux drones iraniens. Mais alors pourquoi ne vole-t-il pas au secours de ses partenaires iraniens ? Un autre paradoxe de la Russie que peu de nos amis admettent. Une Russie incapable de se déployer hors de son champ d’action. Et aveuglément surestimée par beaucoup de citoyens du Tiers-Monde. Il faut avoir vécu comme nous autres, il y a plus de 50 ans, la trahison de Sadate, l’ancien chef d’État égyptien, par l’Union Soviétique en novembre 1973 lors de la dernière guerre entre Israël et le Etats arabes pour comprendre que l’Iran ne doit pas compter sur l’amitié factice avec une Russie vantarde et inefficace. Les putschistes du Sahel risquent de se mordre les doigts après avoir chassé les Occidentaux pour les remplacer naïvement par des Russes peu habitués à aider leurs « amis » jusqu’au bout. Les observateurs avertis comprendront pourquoi après la déroute militaire de l’Égypte en 1973 Anouar Sadare a spectaculairement tourné le dos à l’Union Soviétique, s’est rapproché sans regret des USA avec lesquels il a noué un partenariat solide et conclu une paix durable avec Israël. Un homme d’État qui a vite compris la désillusion où l’a menée son amitié avec les prédécesseurs de Poutine. Il a surtout fait preuve d’une stratégie efficace et usé de la Realpolitik

Tous les observateurs qui ont vécu cette étape historique des relations internationales dans les années 1970 sont sans doute les seuls à pouvoir interpréter pourquoi l’Égypte et les monarchies du Golfe ainsi que du Maroc, contrairement aux « républiques arabes », ont choisi de se rapprocher des États-Unis plutôt que de la Russie et de la Chine, des Tigres en papier qui, à la différence des États-Unis, sont incapables de s’engager militairement aux côtés d’autres pays. Les nombreux pro-russes devraient enfin admettre que ces deux super puissances ont assez de pain sur la planche avec les USA. La Chine et le dossier presque centenaire de Taïwan, la Russie avec une Ukraine qui démontre sa faiblesse sur le plan de l’armement conventionnel au point de la contraindre à demander de l’aide à la Corée du Nord et … à l’Iran ! Comment peut-on s’allier avec des États si peu solidaires ? Où est l’Irak de Sadam Hussein ? Et la Libye de Khadafi ? Des leaders qui ont manqué cruellement de vision et de réalisme politique. La Realpolitik, vieux mécanisme d’une stratégie politique née au 19e siècle leur a beaucoup fait défaut.

Ma conclusion va par conséquent surprendre plus d’un. Les dirigeants iraniens devraient sans tarder faire prévaloir une Realpolitik pour éviter la destruction de leur grande Nation face à une coalition occidentale qu’aucun autre pays ne pourra arrêter. Une seule alternative reste possible. Qui n’enlève rien au courage des Iraniens qui ont opposé une résistance sans faille aux États-Unis et à leurs supplétifs sionistes depuis 45 ans. Aller à la table de négociations avec les Américains et conclure une paix des braves. C’est de mon point de vue ; la seule solution pragmatique, non sentimentale, qui devrait prévaloir et très vite. Sinon l’agression risque de continuer avec l’entrée en scène des États-Unis et un Donald Trump déjà largement acquis à la cause sioniste depuis très longtemps et piaffant d’impatience d’envisager la destruction de la grande nation perse. Qui mérite de continuer à se développer jusqu’à atteindre un plein développement lui assurant la place qu’elle mérite dans le concert des nations.

Béchir Fall

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