On attend toujours que quelqu’un vérifie si le DG connaît au moins les trois lettres « IATA ». Par Echriv
Franchement, faut qu’on en parle. Mauritania Airlines, notre fleuron national des airs, vire petit à petit à l’aérocirque. Une compagnie aérienne dirigée comme une perception de Rosso un jour de marché, ça donne quoi ? Du grabuge, des valises pleines de devises, des sanctions à la pelle, et une réputation qui descend plus vite qu’un avion sans kérosène.
Imaginez la scène : Casablanca, aéroport Mohammed V, terminal international. Contrôle de routine, les douaniers marocains farfouillent comme d’habitude, sauf que cette fois-ci, ils tombent pas sur des dattes ni sur des boubous… mais sur 150 000 euros en cash. Non déclarés. Dans les bagages d’un pilote, d’un steward et d’une cheffe d’escale. Oui, madame, oui monsieur, l’élite de notre aviation civile en flagrant délit de contrebande.
On ne sait pas ce qui est plus choquant : le fait que des employés de la compagnie nationale se transforment en mules financières ou que tout ça se soit passé avec la grâce d’un vol régulier.
Mais le meilleur reste à venir. L’affaire aurait pu faire exploser les réseaux sociaux, déclencher une enquête parlementaire, voire une crise gouvernementale. Et pourtant… circulez, y’a rien à voir. Un petit passage au tribunal correctionnel de Casablanca, un interrogatoire de routine par la PJ, une amende grassement payée, et hop, l’équipage rentre à la maison. Même pas de downgrade en classe économique.
Qui gère ça, au juste ? Un pilote chevronné ? Un ancien cadre de l’aviation internationale ? Un inspecteur des impôts recyclé en directeur général d’une compagnie aérienne ! Oui, vous avez bien lu. Le mec, il est passé des fichiers Excel de redressement fiscal à la gestion de 1st Boeing 737 MAX . Résultat ? Zéro culture aérienne, 100 % gestion chaotique.
Sous sa direction, on dirait que la seule chose qui décolle, ce sont les sanctions disciplinaires. Conseil de discipline à gogo : 14 mois d’interdiction de nomination pour la cheffe d’escale (révoquée direct ), 13 mois de suspension pour le steward, 6 mois pour le pilote… À ce rythme, c’est plus une compagnie aérienne, c’est une colonie de vacances en huis clos avec le code pénal pour manuel d’accueil.
Et pendant ce temps-là, le grand boss reste perché à son bureau, intouchable comme un ministre en exil fiscal. Pas un mot, pas une conférence de presse, rien. La seule chose qu’il pilote, c’est probablement son agenda Outlook. On dirait qu’il attend que les choses se tassent, façon « demain on oublie ».
Mais la vérité, c’est qu’il faut agir. L’urgence, c’est pas de suspendre des stewards déjà à terre. L’urgence, c’est de limoger ce directeur général.
Un bon DG, ça comprend que l’aérien, c’est du sérieux : sécurité, image, professionnalisme. Pas un guichet de perception. Pas un défilé de sanctions. Pas un scandale par escale.
PS : On attend toujours que quelqu’un vérifie si le DG connaît au moins les trois lettres « IATA ». Sinon, on peut toujours l’envoyer faire un stage… chez Royal Air Maroc.
Mohamed Echriv Echriv