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Mauritanie : la Presse et le journalisme dans l’oeil du viseur ! Deux contributions

1. Imam Cheikh écrit :

La carte de presse est loin de résoudre les marasmes dans lesquels se débat la profession journalistique en Mauritanie….
Dabord cette carte a toujours existé depuis la période de la transition en 2005 – 2007. Ce sont les pouvoirs publics et les lobys qui ont travesti le journalisme et le journaliste en le phagocitant, en le corrompant, en en faisant un addict de l’argent facile….La contrepartie demandée c’est la flagornerie, la sujétion ou à tout le moins le silence….Depuis quelques décennies s’est engagé le plus grand rush de tous les résidus de la société vers ce métier sans normes ni éthique ni repères….Ces résidus sont venus étouffer les quelques dizaines de professionnels, bien formés honnêtes et sincères qui ont embrassé ce métier par conviction depuis les premières années de l’indépendance jusques les années 90..L’amalgame a évolué pour donner le piètre visage que connaît le journalisme en Mauritanie….Aujourd’hui en dehors de quelques exceptions mises au ban…les journalistes sont flagorneurs, quémandeurs, délateurs, agents de renseignements, affairistes…Certains sont parvenus et roulent en véhicules dernier cri, possèdent villas et comptes bancaires, et font partie de la nomenklatura…Alors je doute fort que cette carte soit la panacée pour faire recouvrer à la profession l’éthique indispensable et la défense des grandes causes…Le ver est dans le fruit à cause de ceux-là même qui veulent par cette carte assainir le secteur car on ne peut résoudre un problème quand on fait partie du problème…La situation catastrophique de la presse a un lien de causes à effets avec la gabegie et le laisser aller généralisés..Ceux qui ont échoué dans la lutte contre la gabegie échoueront dans l’assainissement du secteur par une simple carte. C’est juste un autre épisode de communication…De surcroit une certaine interpénetration d’intérêts existe entre certaines personnalités influentes du pouvoir et ses satellites et certains soi disants journalistes qui ont pignon sur rue et qui cultivent un lobbyng auprès des décideurs à tel point que ces derniers ont fait d’eux des conseillers de presse et même des agents chargés de missions « particulières » très compromettantes.
L’actuel ministre était président de la Hapa…dont l’une des missions était l’assainissement du secteur….Il n’y était pas parvenu…
Les critères d’obtention de la carte seront battus en brèche par les passe-droits, les faux diplômes, les fausses attestations….le népotisme, ….
Il FAUT « DÉTATISER » ( Pourquoi pas dans le sens que donnera la suppression dun T et son remplacement par un R) LA PRESSE…ET CESSER CE FLUX FINANCIER CORRUPTEUR ET LE JOURNALISME NAITRA. Sic

2. Mohamed Ould Chriv écrit :

Il fut un temps où avoir une carte de presse, c’était un peu comme porter l’uniforme invisible du doute méthodique. On n’entrait pas dans ce métier à la légère : il fallait du front, du souffle, une colonne vertébrale. Être journaliste, c’était se coltiner la complexité du réel, rendre compte sans complaisance, et parfois — souvent — s’attirer les foudres du pouvoir. Bref, c’était un sacerdoce.
Aujourd’hui, il suffit d’un site fait sur WordPress sans SSL, d’un micro en plastique et de deux ou trois salutations appuyées à une autorité locale pour se faire passer pour membre du quatrième pouvoir. Le mot « journaliste » a été tellement piétiné qu’on ne sait plus très bien s’il désigne un enquêteur, un courtisan, ou un mendiant d’invitations officielles. Dans les salons, dans les mariages, dans les couloirs du pouvoir, ils se bousculent, se déclarent journalistes, exhibent des cartes bricolées sur Photoshop, montent des sites sans lectorat, et réclament leur part du gâteau.
Le résultat ? Une profession dévalorisée, des citoyens qui n’y croient plus, et des vrais professionnels noyés dans un océan de faux semblants. On a remplacé la plume par le buzz, l’enquête par la rumeur, et la rigueur par le copinage.
Alors oui, le décret présenté par le ministre de la Culture, M. Hussein Ould Medou, arrive à point nommé. Mettre de l’ordre, poser des critères sérieux, filtrer les candidatures, suspendre ou retirer les cartes à ceux qui salissent le métier : il ne s’agit pas d’une purge, mais d’un nettoyage de printemps salutaire. Un effort pour redonner à la carte de presse ce qu’elle n’aurait jamais dû perdre : sa légitimité.
La presse n’est pas un refuge pour les oisifs ni un tremplin pour les carriéristes en mal de visibilité. C’est un pilier de la République. Et à force de confondre les torchons et les manifestes, on finit par ne plus rien lire d’utile.
Alors oui, il est temps de trier. Et si certains doivent dégager, qu’ils dégagent. Le métier, lui, mérite mieux. Sic

Billets relatifs au marasme de la presse en Mauritanie,billets rassemblés par la rédaction de rimweekly.com

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