Le procureur de Dakar, Ibrahima Ndoye, a, de son côté, annoncé l’audition entre mercredi et jeudi de 27 autres personnes, dont 26 ont été libérées sous caution et une placée en garde à vue, dans une autre enquête en lien avec la gestion d’un fonds de 1 000 milliards de francs CFA (1,5 milliard d’euros) dévolu à la riposte contre la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. Près de 260 millions de francs CFA ont également été saisis.

Ces 27 personnes sont poursuivies pour « détournement de derniers publics, escroquerie, concussion et corruption », a précisé le procureur général Mbacké Fall. Selon lui, cinq anciens ministres sont également impliqués dans cette affaire de fonds Covid-19. Leur cas sera examiné par l’Assemblée nationale, qui se prononcera ou non sur leurs éventuelles poursuites devant la Haute Cour de justice, seule juridiction habilitée à juger le président et les ministres, a-t-il expliqué.

Les trois procureurs tenaient, jeudi après-midi, une conférence de presse dans un contexte d’accélération de la reddition des comptes promise par les nouvelles autorités sénégalaises, arrivées au pouvoir en mars 2024.

Les enquêtes ouvertes ou transmises au parquet financier ont abouti à l’arrestation de 262 personnes impliquées dans 292 dossiers, a détaillé El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur du PJF installé en septembre 2024. Elles ont également permis la saisie de 92 véhicules de diverses marques, de onze titres fonciers entre les régions de Thiès et Mbour et de deux autres titres fonciers qui ont été provisoirement inscrits au nom de l’Etat du Sénégal, selon M. Sylla.

« La lutte contre la délinquance économique et financière demande du temps, de la détermination, car elle implique souvent plusieurs acteurs localisés dans des aires géographiques différentes et qui ont souvent recours à des personnes expertes dans l’art de dissimuler les avoirs criminels, a déclaré le procureur du PJF. En dépit de toutes ces difficultés, la lutte pour la sauvegarde des deniers publics sera menée de façon rigoureuse. »

Le procureur Ibrahima Ndoye a, de son côté, affirmé que l’objectif pour eux n’était pas de « se transformer en prédateurs », assurant que la présomption d’innocence et le droit des mis en cause seront respectés.

Le Monde avec AFP